Concilier Nutrition et enjeux environnementaux
Retour sur la Journée de L'innovation Alimentaire
Des conférences sur l'état des lieux et les leviers d'action, le lien entre nutrition et climat suivies d'une table ronde réunissant chercheurs et professionnels du secteur qui a permis d'explorer les défis et les opportunités de concilier une alimentation saine et durable avec les impératifs industriels.
Qu'est ce qu'une alimentation saine et durable ?
Source : Amélie Deglaire, JPA 2024
D'après la définition de la FAO (2010), il s'agit de "Nourrir une population mondiale en croissance avec des aliments sains et en quantité suffisante pour tous, tout en adoptant un mode de production équitable et respectueux de l'environnement".
Le challenge est donc de contribuer à une alimentation durable, ou encore produire des aliments sains dans des systèmes alimentaires durables. Il repose sur 4 piliers :
- Nutrition/Santé : c'est à dire une alimentation qui répond aux recommandations nutritionnelles. L'alimentation durable doit donc voir sa qualité nutritionnelle améliorée, un degré d'ultra-transformation réduit et une végétalisation plus importante mais intelligente,
- Environnement : c'est à dire une alimentation protectrice et respectueuse de la biodiversité et des écosystèmes. Notre système alimentaire doit réduire des émissions de gaz à effet de serre (il représente 1/4 de l'empreinte carbone moyenne d'un Français) pour lutter contre le dérèglement climatique,
- Economie : c'est à dire que cette alimentation doit être accessible et abordable financièrement à tous les individus, mais également ce système de production plus durable se doit d'être viable et pérenne économiquement pour les IAA,
- Acceptabilité socio-culturelle, autrement dit les aliments sains et durables produits doivent être acceptés par le consommateur.
Des leviers ?
Source : Juliane Floury, JPA 2024
Les industries agro-alimentaires doivent aller vers la production d'aliments plus sains dans des systèmes plus durables. Des leviers sont mis en avant et font l'objet d'études pour les industries agro-alimentaires.
- La réduction de la demande énergétique du secteur des IAA est la première étape incontournable dans les stratégies de réduction des émissions de gaz à effet de serre : au sein des unités de transformations, des investissements massifs doivent être menés afin d'augmenter l'efficacité énergétique des usines, de réduire les émissions liées aux systèmes de froid, de valoriser énergétiquement la chaleur fatale...
- L'évolution de l'assiette des ménages vers une alimentation moins carnée est également primordiale
- La réduction du recours aux intrants azotés pour l'ensemble des productions agricoles revêt un enjeu majeur dans la stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre également,
- La réduction du gaspillage alimentaire à tous niveaux, mais en particulier chez le consommateur est aussi un levier essentiel à l'atteinte des objectifs nationaux dans la mesure où un Français jette 7 kgs de produits alimentaires encore emballés chaque année.
Si manger plus durable semble à la portée des pays occidentaux tel que la France, celà nécessite une volonté politique très forte et une approche systémique couplant les différents leviers pour mener les transformations à tous les niveaux du système alimentaire : production, transformation, distribution et consommation.
De nombreuses initiatives collectives et citoyennes s'engagent dans cette transition, et de nombreuses entreprises agroalimentaires se mobilisent pour un processus de transformations des modèles économiques au service de l'écologie.
À noter, la convention des entreprises pour le climat démarre un parcours agri&agro à la rentrée 2024, après une édition dans l'Ouest.
Les impacts dans l'assiette et sur le climat
Source : Nicole Darmon, JPA 2024
Ces recommandations sont valables pour l'adulte en bonne santé, et ne nécessite pas d'enrichissements particuliers de l'alimentation. Suite à cette étude conjointe du Réseau Action Climat et de la SFN, un travail sur des nouvelles recommandations est en cours pour le prochain PNNS avec une réforme vers un PNNSC afin de mieux informer et former les (futurs) citoyens sur l'alimentation pour les rendre acteurs du changement de comportement nécessaire à la diminution des gaz à effet de serre sur notre alimentation.